Fiche de VACHER Sidonie
            
                
                    VACHER Sidonie
                    
                                                            
                                    
            
                        ATER en Sciences de l'Éducation
                    
                                            | Bureau | 124 | 
| sidonie.vacher@ube.fr | 
- Thèse
 - Publications
 - CV (Version PDF)
 
                    Thèse
                    
                        
                
                            Soutenance prévue le 5 décembre 2025 (Université Lyon 2, ECP)
Directeur de thèse : Gilles COMBAZ (Professeur des Universités, Université Lyon 2)
Co-directrice : Frédérique GIULIANI (Maître d’enseignement et de recherche, Université de Genève).
Titre de la thèse : La santé mentale, un enjeu incontestable ? Enquête sur les impensés d’un référentiel d’action publique en milieu scolaire
Mots-clés : santé mentale ; adolescents ; déviance scolaire ; sociologie de l’action publique
Résumé de la thèse :
Notre recherche doctorale relève de la sociologie de l’action publique, et interroge la manière dont l’acception dominante de la santé mentale, telle qu’elle s’est institutionnalisée dans les sociétés occidentales contemporaines, façonne l’action éducative au sein des collèges français. L’étude part du constat que la santé mentale est devenue un référentiel global, indissociable de l’avènement d’un « individualisme de capacité » (Ehrenberg, 2022) qui met au premier plan la capacité de l’individu à agir de lui-même Dans ce contexte culturel, la santé mentale s’impose simultanément comme langage de référence pour exprimer les difficultés, comme capital que chacun doit cultiver par un travail sur son Soi psychique, et comme ressource majeure pour le fonctionnement sociétal et l’adaptation des individus aux contraintes de leur environnement. Le triptyque santé mentale – responsabilité – adaptation sociale constitue dès lors un ensemble cognitif et normatif structurant l’ensemble des politiques publiques. Les enjeux de santé mentale pénètrent les politiques éducatives, sous la forme d’une retraduction – appliquée au secteur scolaire – du référentiel global de la santé mentale. Dans cette sphère de l’action publique, le bien-être prend la forme d’un levier pour la performance scolaire. La politique éducative dominante en matière de santé mentale privilégie l’équipement individuel des élèves en compétences d’auto-gestion et d’auto-contrôle, présenté comme la voie la plus efficace pour faire face tant à leurs vulnérabilités psychologiques qu’à leurs problématiques d’adaptation scolaire.
Le référentiel de la santé mentale se diffuse dans une langue consensuelle, positive et prétendument neutre (Doron, 2015), limitant une réflexion critique sur ses fondements idéologiques et ses implications pratiques. Notre recherche doctorale ambitionne d’interroger l’interconnexion entre santé mentale, adaptation sociale et responsabilité individuelle, au prisme des impensés qu’elle est susceptible d’engendrer dans l’action publique éducative.
Les analyses avancées dans ce rapport se fondent sur une enquête par méthodes mixtes combinant des observations ethnographiques auprès des acteurs scolaires d’un collège en réseau d’éducation prioritaire renforcé (REP+) ainsi que 1107 questionnaires exploitables, administrés en classe à des collégiens scolarisés dans quatre collèges français socialement diversifiés.
Nous défendons la thèse selon laquelle ce cadrage culturel et institutionnel de la santé mentale tend : 1) à rendre impensable les vécus adolescents de mal-être coexistant avec l’absence – ou la discrétion – de signes d’inadaptation scolaire ; 2) à favoriser un impérialisme des catégories de santé mentale dans la compréhension et la gestion, par les professionnels de l’éducation, des problématiques de déviance scolaire, contribuant à marginaliser une appréhension sociologique – notamment en termes de déterminismes sociaux – des contre-performances et inconduites scolaires.
                    Notre recherche doctorale relève de la sociologie de l’action publique, et interroge la manière dont l’acception dominante de la santé mentale, telle qu’elle s’est institutionnalisée dans les sociétés occidentales contemporaines, façonne l’action éducative au sein des collèges français. L’étude part du constat que la santé mentale est devenue un référentiel global, indissociable de l’avènement d’un « individualisme de capacité » (Ehrenberg, 2022) qui met au premier plan la capacité de l’individu à agir de lui-même Dans ce contexte culturel, la santé mentale s’impose simultanément comme langage de référence pour exprimer les difficultés, comme capital que chacun doit cultiver par un travail sur son Soi psychique, et comme ressource majeure pour le fonctionnement sociétal et l’adaptation des individus aux contraintes de leur environnement. Le triptyque santé mentale – responsabilité – adaptation sociale constitue dès lors un ensemble cognitif et normatif structurant l’ensemble des politiques publiques. Les enjeux de santé mentale pénètrent les politiques éducatives, sous la forme d’une retraduction – appliquée au secteur scolaire – du référentiel global de la santé mentale. Dans cette sphère de l’action publique, le bien-être prend la forme d’un levier pour la performance scolaire. La politique éducative dominante en matière de santé mentale privilégie l’équipement individuel des élèves en compétences d’auto-gestion et d’auto-contrôle, présenté comme la voie la plus efficace pour faire face tant à leurs vulnérabilités psychologiques qu’à leurs problématiques d’adaptation scolaire.
Le référentiel de la santé mentale se diffuse dans une langue consensuelle, positive et prétendument neutre (Doron, 2015), limitant une réflexion critique sur ses fondements idéologiques et ses implications pratiques. Notre recherche doctorale ambitionne d’interroger l’interconnexion entre santé mentale, adaptation sociale et responsabilité individuelle, au prisme des impensés qu’elle est susceptible d’engendrer dans l’action publique éducative.
Les analyses avancées dans ce rapport se fondent sur une enquête par méthodes mixtes combinant des observations ethnographiques auprès des acteurs scolaires d’un collège en réseau d’éducation prioritaire renforcé (REP+) ainsi que 1107 questionnaires exploitables, administrés en classe à des collégiens scolarisés dans quatre collèges français socialement diversifiés.
Nous défendons la thèse selon laquelle ce cadrage culturel et institutionnel de la santé mentale tend : 1) à rendre impensable les vécus adolescents de mal-être coexistant avec l’absence – ou la discrétion – de signes d’inadaptation scolaire ; 2) à favoriser un impérialisme des catégories de santé mentale dans la compréhension et la gestion, par les professionnels de l’éducation, des problématiques de déviance scolaire, contribuant à marginaliser une appréhension sociologique – notamment en termes de déterminismes sociaux – des contre-performances et inconduites scolaires.
                    Publications
                    
                        
                    
                
                            
                    CV (Version PDF)